Laurence Leblanc
Où subsiste encore
du 2 juillet au 25 septembre 2022
vernissage : vendredi 1er juillet à 18h30

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On attribue généralement à la photographie la capacité de reproduire fidèlement le réel. De ses qualités d’enregistrement découlent les usages les plus répandus du médium : l’illustration, le journalisme, les sciences, etc. La photographie, instrument de mémoire, de comparaison et de partage de connaissances, consigne aussi nos souvenirs et signale, par là-même, le passage du temps ; elle fait partie de notre quotidien depuis son invention et les technologies numériques ont augmenté son importance au point de la rendre omniprésente.

Face aux photographies de Laurence Leblanc, aucune de ces affirmations ne semble si évidente. L’auteure nous emmène en Afrique, au Cambodge, au Brésil, à Cuba. Elle nous fait rencontrer des enfants, des nonnes, des danseuses. Mais nous ne saurons rien d’eux ni des pays traversés. Car au fil des séries et des années, la motivation de la photographe n’est pas d’enregistrer pour documenter mais de saisir l’invisible, ce qui ne saurait être photographié : le fil imperceptible qui lie les humains, entre eux et entre les époques.

Partout où elle se rend, la photographe est. Laurence Leblanc s’imprègne des lieux, va à la rencontre des habitants et vit auprès d’eux. Elle questionne, intègre, apprend. Ses séjours sont inscrits dans la durée et souvent renouvelés. Les prises de vue se font à l’instinct, subjectives et bienveillantes, elle « happe » avec délicatesse et sans que rien ne soit prémédité. L’émotion déclenche l’acte photographique, la photographe recueille.

On attribue généralement à la photographie la capacité de reproduire fidèlement le réel. De ses qualités d’enregistrement découlent les usages les plus répandus du médium : l’illustration, le journalisme, les sciences, etc. La photographie, instrument de mémoire, de comparaison et de partage de connaissances, consigne aussi nos souvenirs et signale, par là-même, le passage du temps ; elle fait partie de notre quotidien depuis son invention et les technologies numériques ont augmenté son importance au point de la rendre omniprésente.

Face aux photographies de Laurence Leblanc, aucune de ces affirmations ne semble si évidente. L’auteure nous emmène en Afrique, au Cambodge, au Brésil, à Cuba. Elle nous fait rencontrer des enfants, des nonnes, des danseuses. Mais nous ne saurons rien d’eux ni des pays traversés. Car au fil des séries et des années, la motivation de la photographe n’est pas d’enregistrer pour documenter mais de saisir l’invisible, ce qui ne saurait être photographié : le fil imperceptible qui lie les humains, entre eux et entre les époques.

Partout où elle se rend, la photographe est. Laurence Leblanc s’imprègne des lieux, va à la rencontre des habitants et vit auprès d’eux. Elle questionne, intègre, apprend. Ses séjours sont inscrits dans la durée et souvent renouvelés. Les prises de vue se font à l’instinct, subjectives et bienveillantes, elle « happe » avec délicatesse et sans que rien ne soit prémédité. L’émotion déclenche l’acte photographique, la photographe recueille.

De retour à l’atelier, le temps se dilate à nouveau. Face aux clichés, aux planches-contacts, aux tirages de lecture, l’artiste prend son temps. Une nouvelle imprégnation, silencieuse et solitaire, débute. Les images photographiques qui vont figurer l’expérience vécue devront savoir s’imposer à la photographe avant d’être partagées, provoquer l’interrogation, le questionnement et le doute.

Laurence Leblanc parle de capter une énergie et un sentiment intérieur qui nous seraient communs à tous. C’est une gageure car comment montrer l’intangible ? Et pourtant. C’est sous ce seul prisme et sans complaisance que la photographe applique son regard d’auteure. Les photographies que Laurence Leblanc choisit d’exposer sont des échos sensibles, des liens entre le monde, les gens et les choses.

Pour cette exposition, l’accrochage mélange volontairement différentes séries, de Rithy, Chéa, Kim Sour et les autres [2003] à l’inédit Du soin [2021] car pour Laurence Leblanc, identifier des ensembles, établir une chronologie ou déterminer des thématiques n’a aucun sens. Sa photographie est une tentative constamment renouvelée de garder vivant et perceptible ce qui nous est invisible mais qui subsiste encore, malgré tout : les liens ténus, fragiles mais tellement essentiels… qui nous lient.

Commissariat : Sylvain Besson, musée Nicéphore Niépce

Le musée tient à remercier la Société des amis du musée Nicéphore Niépce et la société Canson.

Les tirages de l’exposition ont été réalisés par laboratoire du musée Nicéphore Niépce sur papier Canson Infinity Baryta Photographique II 310 g et Canson Infinity Rag Photographique 210 g.

 

L’idée du commun, Afrique du Sud 2015
L’Afrique du Sud m’évoque l’histoire, le discernement de tout un peuple, l’oppression endurée, les traces indélébiles visibles et invisibles et la majesté d’un territoire d’un espace, où a été repensée l’idée du commun. L’espoir n’est pas seulement l’espoir de quelque chose, il est à penser comme une mise en acte, une tension. Observer une jeunesse dont le regard est devant elle, qui s’ancre dans son territoire et recherche l’unité complexe et contradictoire de son temps. Saisi avec leur téléphone portable, ou bien en train de dessiner au crayon leur propre image, je questionne la vitesse l’attachement, les liens : comment construire un récit collectif ? Une nouvelle promesse, un champ des possibles.

 

Série réalisée avec le soutien du Centre National des Arts Plastiques : photographie documentaire contemporaine.

 

Saluer les ancêtres, Cambodge 2012
Un instant entre les vivants et les morts. Au Cambodge, avant le début de la saison des pluies, c’est le moment de reconnaître la fin de la récolte, le premier jour du calendrier lunaire. Le Nouvel An khmer « Chaul Chnam Thmey » est férié pendant trois jours. Dans la culture khmère les cérémonies bouddhiques de bangsokol permettent aux vivants d’apaiser les âmes de leurs défunts notamment par l’offrande de prières, de nourriture et de musique.

On soigne en tendant l’oreille.
« Je ne sais pas ce qui m’attend ni ce qui viendra après tout ceci. Pour le moment il y a des malades et il faut les guérir. Ensuite ils réfléchiront et moi aussi. Mais le plus pressé est de les guérir. Je les défends comme je peux, voilà tout. »
La Peste,
Albert Camus