1989, l'argentique est à son apogée. Yvon Le Marlec, tireur de renom, a de grandes ambitions. 10 ans après avoir quitté le musée Nicéphore Niépce et s'être installé à son compte à Paris rue de Charonne, il souhaite apporter sa contribution aux différentes inventions qui ont jalonné l'histoire de la photographie. Avec le chimiste Christophe Bart, ils mettent au point un procédé de révélation photographique à la lumière du jour. Pour faire connaître leur invention, Le Marlec met en scène un show spectaculaire lors de la soirée de clôture des Rencontre d'Arles. Dans le théâtre antique il révèle une fresque photographique latente, photomontage géant de près dix mètre de long, composé d'extraits de chefs d’œuvres de la photographie.
Anne-Marie Filaire, jeune diplômée de technicienne de laboratoire du Crear, fut l'assistante d'Yvon Le Marlec de 1987 à 1991. Au moment de l'effervescence de la construction de la fresque, elle prend des photos sur le vif avec un autofocus L35 Nikon. Elle restitue le quotidien d'un laboratoire de tirages, immortalise chaque instant, chaque détail, jusqu'à la révélation le 8 juillet 1989...

Lors de cette rencontre au sein même  de son exposition, Anne-Marie Filaire relatera cette expérience qui a marqué le début de sa carrière de photographe.
"Manipuler" la matière, les tirages imbibés lavés à la main pendant des heures, éprouver le séchage des papiers, les presser, les laisser se détendre, retoucher les images au pinceau. Le travail que j'ai fait pendant ces quatre ans étit difficile, laborieux, le labo, ce n'est pas travil facile, mais je me nourrissais intellectuellement. [...] Pendant ces quatre ans j'ai tout appris sur la lumière, la matière photographique."

La rencontre sera suivie d'une présentation de l'exposition Alexis Cordesse, Présences.

Réservation : servicedespublics.niepce@chalonsursaone.fr ou 03 85 48 41 98

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