Match L’Intran


(9 novembre 1926 - 5 juillet 1938 - 633 numéros)
 
Le sport est un des moteurs importants du développement de la presse en France. Au début du 20ème  siècle, la photographie est de plus en plus utilisée dans la presse sportive. Libre et dynamique, elle explore de nouvelles formes visuelles capables de rendre compte du spectacle. Le magazine La Vie  au Grand Air  (1898-1914), en est un bon exemple.
 
Le quotidien Le Petit Parisien  transforme en 1919 son magazine photographique Le Miroir , l’illustré de la Première Guerre Mondiale, en un hebdomadaire sportif, Le Miroir des Sports , tiré à 200 000 exemplaires. Le quotidien L’Intransigeant vient le concurrencer en 1926 en sortant Match L’Intran , sous la direction de Léon Bailby. Il s'attribue le titre du « plus grand hebdomadaire sportif  », inscrit sur ses couvertures.
 
L’Intransigeant , dispose de ses propres rotatives d’impression. Une réactivité accrue transforme l’hebdomadaire en tri-hebdomadaire pendant l'événement du Tour de France . Des astuces et constructions visuelles tentent de restituer le mouvement et la vitesse des disciplines.

Les sujets sont découpés, extraits, assemblés. L’espace de la page, voire de la double page est occupé. On joue sur les effets de tailles, de chevauchements, de débordements sur les marges et le texte.
 
Sans référence apparente à l’avant-garde artistique, Match l’Intran  use des assemblages, des accumulations, des découpages. Peut être contribue-t-il à préparer l’œil du public à l’illustration photographique et aux photomontages plus complexes, présentés dans le magazine d’actualités générales Vu , fondé par Lucien Vogel en 1928.
 
En 1938, Jean Prouvost rachète Match l’Intran  pour le transformer en Match,  puissante revue d’actualité illustrée par la photographie, sur le modèle de l'américain Life .