Les procédés pionniers

Le musée consacre une salle à un célèbre contemporain de Niépce qui fut également son associé, Louis Jacques Mandé Daguerre (1787-1851). Le procédé que ce dernier mit au point, le daguerréotype (1839), connut un grand succès commercial jusque dans les années 1860. Il consiste en une plaque de cuivre recouverte d’une couche d’argent sur laquelle l’image se fixe. Utilisé le plus souvent pour des portraits ou des photographies d’architecture, le daguerréotype permettait d’obtenir une image d’une grande précision. On lui a reproché sa froideur, parfois tout juste compensée par quelques rehauts de couleurs. Images uniques, non reproductibles, les daguerréotypes étaient également très fragiles et le plus souvent protégés dans des écrins.

Les recherches au début du XIXe siècle pour fixer et reproduire une image mécanique dépassaient bien évidemment les frontières françaises. En 1835, l’Anglais William Henry Fox Talbot (1800-1877) inventait le premier négatif sur papier (calotype) permettant la reproduction à l’infini d’une image en positif. Le musée possède l’un des rares exemplaires de l’ouvrage de Talbot, The Pencil of Nature (1844) où l’auteur explique les avantages de son procédé dans la prise de vue de paysages et de natures mortes (le temps de pose est encore long à l’époque). Les collections abritent également plusieurs centaines de calotypes, exposés par intermittence du fait de leur fragilité.

Avec le calotype naît le binôme négatif-positif qui caractérisera la photographie jusqu’à l’avènement de l’ère numérique.