Depuis trois décennies, Stanley Greene parcourt les cinq continents pour témoigner : guerres et conflits, famines et destructions sont au cœur des images de ce photographe américain. De la chute du mur de Berlin à l’ouragan Katrina, de l’Afghanistan à la guerre en Tchétchénie, Stanley Greene documente les grands évènements du monde, œuvrant pour un photojournalisme sans concession qui fait désormais du photographe le centre du récit.
En 2013,
le musée Nicéphore Niépce et le photojournaliste, représenté par l’agence Noor, signent une convention de collaboration inédite entre un auteur, une agence de presse et un service public. Les archives du photographe données ou mise en dépôt au musée seront valorisées, le musée s’engageant à réaliser des séries d’inventaires, de numérisations et d’expositions de ce fonds.
Cette première exposition « Sur la route d'une guerre », présente des images réalisées en Tchétchénie entre 1994 et 1996.
« Mes photographies de ce conflit ne reposent pas sur la technique ou sur « l’art ». Elles sont le fruit de mon instinct, de ma volonté de révéler les vérités cachées. (…) Ma colère est totale. »
Stanley Greene
Le musée Nicéphore Niépce abrite désormais dans ses collections un important ensemble de photographies de Stanley Greene (New York, 1949). Celui-ci est aujourd’hui l’un des rares représentants du photojournalisme d’investigation. Ses reportages montrent son engagement, son indépendance et son besoin de témoigner et de convaincre. Ancien militant des Black Panthers, il fait de la guerre contemporaine le terrain privilégié de son action, s’impliquant dans des conflits dont la presse occidentale se désintéresse.
Tel est le cas de la Tchétchénie. L’invasion de cette jeune république indépendantiste par l’armée russe en 1994, qui devait être une opération éclair, s’est transformée en horreur de longue durée. Jamais depuis la Seconde Guerre mondiale, une capitale – Grozny – n’avait été rasée, un peuple entier massacré.
Stanley Greene a parcouru cet enfer de 1994 à 2003. Ses photographies dénoncent un conflit disproportionné : l’immense Russie contre la minuscule Tchétchénie, une guerre totale menée dans un mouchoir de poche pour faire payer à cette population musulmane sa résistance vieille de deux siècles.